Les cryptolockers, ces logiciels malveillants qui chiffrent les données de vos systèmes informatiques en échange d’une rançon, représentent une menace croissante pour les entreprises. En paralysant l’accès à des données essentielles, ces cyberattaques peuvent causer des perturbations majeures et des pertes financières considérables. Il est indispensable pour les entreprises de comprendre les risques associés à ce type d’attaque et de mettre en place des stratégies efficaces pour s’en prémunir.
Un cryptolocker est une sorte de logiciel malveillant, ou malware, classé dans la catégorie des ransomwares. Il se propage souvent par le biais de pièces jointes dans des emails de phishing, de téléchargements de fichiers infectés ou de vulnérabilités dans les systèmes de sécurité. Une fois installé sur un ordinateur ou un réseau informatique, le cryptolocker chiffre les dossiers de l’utilisateur avec une clé de cryptage robuste, rendant ces informations inaccessibles.
L’attaquant exige ensuite un paiement en échange d’un moyen de déchiffrer les données, promettant de restaurer l’accès aux fichiers une fois le paiement effectué. Le montant est généralement demandé en cryptomonnaie, comme le Bitcoin, pour rendre les transactions difficiles à tracer. Le non-paiement peut entraîner la perte permanente des informations chiffrées, car les clés de cryptage sont souvent impossibles à déchiffrer sans l’assistance des attaquants.
Les cryptolockers ont fait leur apparition au début des années 2010, avec une hausse significative des attaques à partir de 2013. L’origine de ces logiciels malveillants remonte à l’évolution des ransomwares traditionnels, qui existaient déjà depuis les années 1980.
Le premier ransomware connu, le « AIDS Trojan » ou « PC Cyborg Trojan, » a été développé en 1989 par Joseph Popp. Ce malware chiffrant exigeait un paiement pour déchiffrer les fichiers de l’utilisateur, mais son cryptage était rudimentaire et facile à contourner.
Les premières versions visaient spécialement les utilisateurs et ordinateurs sous Windows, mais les nouvelles versions sont capables d’infecter d’autres OS, voire même macOS et Android.
Le cryptolocker moderne, tel que nous le connaissons, a véritablement pris forme en septembre 2013. Développé par un groupe de cybercriminels, ce ransomware a marqué un tournant en utilisant un cryptage RSA-2048 robuste, rendant les fichiers pratiquement impossibles à déchiffrer sans la clé de déchiffrement détenue par les attaquants.
Ils se différencient par plusieurs caractéristiques :
Le cryptolocker utilise un cryptage asymétrique robuste, souvent basé sur les algorithmes RSA-2048 ou AES, pour chiffrer les fichiers de l’utilisateur. Cette forme de cryptage rend les datas pratiquement impossibles à déchiffrer sans la clé de cryptage.
Ils se propagent principalement par le biais de campagnes d’hameçonnage, utilisant des emails frauduleux contenant des pièces jointes malveillantes ou des liens vers des sites infectés. Les utilisateurs sont souvent trompés par des emails qui semblent provenir de sources fiables.
Une fois l’ordinateur infecté, il commence rapidement à chiffrer les dossiers, ciblant généralement les fichiers personnels et professionnels importants tels que les documents, les images, les bases de données et les feuilles de calcul.
Après le chiffrement, le cryptolocker affiche un message de rançon, informant l’utilisateur que ses données ont été chiffrées et qu’il doit payer une certaine somme pour obtenir le moyen de décryptage. Le paiement est souvent exigé en cryptomonnaie, comme le Bitcoin, pour rendre les transactions difficiles à tracer.
Les attaquants imposent généralement un délai pour le paiement, menaçant de détruire la clé de déchiffrement ou d’augmenter le montant si le paiement n’est pas effectué à temps. Cette pression supplémentaire incite les victimes à payer rapidement.
Les cryptolockers modernes sont souvent équipés de mécanismes pour échapper aux détections par les logiciels antivirus et autres mesures de sécurité. Ils peuvent masquer leurs activités ou utiliser des techniques de polymorphisme pour changer leur code et éviter d’être détectés.
Les signes d’une infection par cryptolocker sont :
Il existe de nombreuses façons de discerner les cryptolockers :
Privilégiez des solutions avancées comme les antivirus, EDR et XDR. Ces dispositifs offrent une surveillance continue, une détection des comportements anormaux, et une réponse rapide aux incidents.
Des solutions avancées de sécurisation de votre messagerie professionnelle doivent être mises en place (Vadesecure par exemple) : ces solutions vous prémunissent efficacement contre les attaques de phishing, spear-fishing etc. et analysent les pièces jointes avant ouverture par l’utilisateur.
Une sauvegarde de vos systèmes et données doit être effectuée régulièrement et être stockée de manière sécurisée. Idéalement, une sauvegarde inaltérable doit être mise en place. Ce type de sauvegarde ne permet aucune modification et en cas d’attaque vous permettra de restaurer vos données. Enfin, des tests de restauration doivent être effectués régulièrement.
Il est important de maintenir les systèmes, applications et logiciels à jour avec les derniers correctifs de sécurité. Une supervision continue doit être appliquée afin d’être en mesure de détecter rapidement une attaque.
L’erreur est souvent humaine, par manque de formation sur les bonnes pratiques de sécurité. Formez vos salariés à reconnaître les signes de phishing et mails suspects. Des campagnes de simulation peuvent être mises en place régulièrement pour tester et renforcer la vigilance de vos collaborateurs.
Elaborez et testez un plan de réponse aux incidents pour gérer efficacement une attaque. Ce plan doit inclure des procédures pour isoler les éléments infectés, informer les parties prenantes, et restaurer les données à partir de sauvegardes.
Il convient de déconnecter du réseau informatique et d’internet immédiatement les systèmes infectés pour éviter toute propagation à d’autres éléments du réseau.
Ensuite, tentez d’identifier la source, c’est à dire le point d’entrée du ransomware, tel qu’un email d’hameçonnage ou un téléchargement malveillant, et identifiez les autres éléments potentiellement compromis
Oui, en cas d’infection, il est possible d’obtenir de l’aide officielle de plusieurs sources. Ces ressources peuvent offrir des conseils, des outils, et un soutien pour gérer l’incident et limiter les dégâts. Voici quelques-unes des principales sources d’aide officielle :
En France, et selon les cas, les sociétés victimes d’une cyberattaque doivent informer les autorités compétentes au plus vite.
Les attaques de ransomware, notamment les cryptolockers ont doublé ces cinq dernières années d’après les rapports de cybersécurité. Les cybercriminels s’attaquent de plus en plus aux entreprises et aux infrastructures sensibles. Cela occasionne, alors des pertes budgétaires conséquentes et remet en cause la confidentialité.
Le montant des sommes demandées n’a cessé d’augmenter. En 2021, la somme moyenne demandée était de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Les filières les plus touchées par les attaques de ransomware sont la santé, l’éducation, les services financiers, et les infrastructures publiques. Ces domaines sont souvent visés, car ils détiennent des informations de valeur. Ils sont également dépendants aux systèmes informatiques qui ont besoin d’être continuellement opérationnels.
Les tactiques évoluent :
Les cryptolockers, représentent une menace de plus en plus sophistiquée et coûteuse pour les entreprises à travers le monde. Face à une fréquence croissante des attaques et des demandes de rançon de plus en plus élevées, il est crucial pour les organisations de renforcer leur posture de cybersécurité. La mise en place de stratégies proactives, incluant la sensibilisation des employés, l’adoption d’outils avancés comme les dispositifs EDR et XDR, ainsi que le maintien de sauvegardes régulières, constitue une défense essentielle contre ces cybermenaces.
La vigilance et la préparation restent les meilleures armes pour protéger les sociétés contre l’évolution constante des ransomwares.
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